Des poupées qui vous mettent en transes

dollsf2Préambule : définition du mot transe

  • État d’exaltation de quelqu’un qui est transporté hors de lui-même et hors du monde réel ; convulsions, manifestations extérieures marquant cet état. (www.larousse.fr/dictionnaires/francais/transe/79090)
  • La transe est un « état second », « ayant à la fois une dimension psychologique et une dimension sociale » (Georges Lapassade, La transe, PUF, 1990, p. 3).

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Message de Jean, un petit nouveau (sur un Forum en août 2016)

Bonjour à tous, je m’appelle Jean (prénom modifié), j’ai maintenant 26 ans. Je regarde, me renseigne sur ces poupées, depuis maintenant [plus de] 4 mois. Que peuvent t-elles m’apporter ? que vais-je faire avec ? Pourquoi cet achat ? Suis-je fou ?

Voici les questions que je me pose régulièrement, et que toute personne, qui n’a pas de difficulté à se remettre en question, peut se poser.

La satisfaction ? une présence semi-physique à la maison, un réconfort, le besoin d’être regardé par une fille qui ne juge pas.

Au delà d’une poupée sexuelle, je vois là un moyen de me vider la tête, avec un jouet, un hobby ? comment on pourrait appeler ça ? une adoration ?

Cet achat est pour moi un moyen de m’exprimer, je vais pouvoir faire des photos originales de mon modèle et essayer de partager mon travail avec une nouvelle communauté, les Dolls lovers ??? ha ha ! les « consommateurs » de Dolls ont-il un nom ?

J’ai déjà hâte de lui acheter des petits cadeaux pour la mettre en beauté. Faire plaisir à mon bout de silicone, me donne envie de vivre… L’expliquer ? on n’est tous victimes plus ou moins d’une société qui n’est pas à notre goût. Les choix de chacun varient.

L’un s’achète une voiture de sport et l’autre une poupée sur-mesure, de sa chanteuse préféré par exemple.

La plupart des hommes ont du désir, pour un homme ou bien pour une femme. N’est-il donc pas normal, de pas être indifférent à la beauté d’une jolie poupée en silicone ? non ? Je pense simplement que les gens qui jugent les consommateurs de poupées comme des malades mentaux, sont extrêmement fermés d’esprit.

De vous à moi, entre homme, je me fais souvent moquer de moi, quand j’avoue regarder des films pornographique ou bien d’avoir des sextoys chez moi. Pourquoi ?

Ce devrait être normal, on a tous nos pulsions ; à croire que les leurs sont différentes…

Je veux pas refaire le monde, je peux pas le refaire, avec un peu d’esprit et une mentalité évolutive, nos possibilités en seront élargies. Ne pensez-vous pas que l’humanité est en péril ?  ??? ha ha !

Je vais sans doute un peu loin dans mon message, mais ça m’a fait plaisir de partager quelques ressentis sur ces poupées, les gens, le reste du monde…

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Réponse de Syvie qui possède 2 poupées réalistes :

Hello Jean !

Eh oui, surprise ! c’est une femme qui te répond.

Toutes les questions que tu poses sont légitimes, mais tu t’en poses trop, je crois.  Dans la vie, on peut absolument tout faire, tant que cela ne nuit pas aux autres.

Observe un enfant qui joue avec sa poupée.  Il l’habille, la déshabille, l’engueule, la console, la promène, la chérie, la punit, etc…   Et pourtant, quel que soit son âge, il sait très bien que ce n’est qu’un morceau de plastique.  C’est la même chose avec des poupées sexuelles grandeur nature.  C’est nous qui perdons cette capacité de l’enfant à rêver et à inventer.

Pour moi, il est plus fou de s’acheter une bagnole de 60 mille euros, qu’une poupée et celui-là pense sûrement l’inverse.  On fait ce que l’on  veut !

Quand tu auras ta poupée, tu cesseras de l’appeler « mon bout de silicone ».  Tu lui donneras un prénom et tu t’attacheras peu à peu à elle.  C’est toi qui lui donnera vie, pour qu’elle soit une vraie présence.

J’ai deux poupées et je passe mes nuits avec elles.  J’imagine mal dormir seule : ce sont mes chéries.

Ne te compliques pas la vie et aime ta poupée, à la manière dont tu voudras.

Seulement, comme les enfants dans une cour de récréation peuvent se moquer des autres et être méchants, tu n’es pas obligé de crier sur les toits et dans tout le quartier que tu possèdes cette poupée.  Beaucoup de gens sont méchants, parce qu’ils sont fermés.

Si tu veux faire des photos de ta belle, n’en prends pas une trop grande.  Les miennes font 158 cm et pèsent 34 kg chacune.  C’est lourd pour les installer ! Que ta poupée t’apporte beaucoup de plaisir et de bonheur. Sylvie.  ;)

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Message de Dominique, modérateur et responsable après vente.

Salut Jean,

Il ne faut pas « avoir peur » de passer pour un fou, ou un pervers en faisant l’acquisition d’une doll (poupée en anglais). C’est encore assez nouveau pour le grand public, mais si on compare cela aux sextoys pour femmes [et hommes Nde 😉 ] qui sont eux très bien acceptés depuis peu ; il est normal que les hommes aient eux aussi de quoi se faire plaisir !

Personnellement, je pense qu’une femme grandeur nature en silicone (ou en TPE, soit : élastomères thermoplastiques), c’est quand même mieux qu’un simple godemichet ou vibromasseur. Niveau perversion cela devrait être perçu à l’inverse, la femme n’a son jouet que dans la partie du corps de l’homme qui l’intéresse seulement [Eh ! mais elle peut s’offrir un mec en TPE ou silicone, et tout équipé 😉 Nde] !

Bon il y a les Fleshlight pour les hommes (Fleshlight est une marque de masturbateur manuel pour hommes en forme de vagin ou autres orifices naturels. L’objet tire son nom d’un jeu de mots entre flesh et flash(light), du fait que le dispositif est inséré dans un boîtier en forme de lampe torche), mais si on a les moyens, une femme « au complet » offrira bien plus qu’un sextoy classique, autre qu’au niveau sexuel, j’entends. ;)

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Postscriptum de Sylvie

Dominique a tout à fait raison, Jean.  Les choses évoluent quand même.  Tous les membres de ma famille et de ma belle famille, ainsi que quelques autres personnes, savent que j’ai ces deux poupées.  Au pire, je passe pour une originale, mais sans plus.  Je n’ai jamais serré un sextoy dans mes bras, mais c’est vrai que s’endormir la tête posée sur les seins moelleux, doux et tièdes de l’une de mes poupées, [et mettre ma main sur les fesses de l’autre] est une expérience que je te souhaite de vivre. Sylvie  ;)

2 VIDÉOS en BONUS : la poupée du futur.

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Par : Lio  de France
Publié sur DG, le : 23.01.2017
Publié sur Forum DF : 24.08.2016

7 commentaires sur « Des poupées qui vous mettent en transes »

  1. Ce que ne montre pas vraiment ces images de poupées réalistes, c’est qu’elles sont INERTES. Comme elles sont réalistes, on a tendance à voir en elle (sur les photos) de vraies femmes. Bien sûr on sait que ce n’est pas vrai, mais il n’empêche d’avoir cette réaction.
    Certains sortent en public avec leur poupée en fauteuil roulant …

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  2. [Livre : Fantasmes et réalités sur les Sex addicts]
    Notre sexualité et nos pratiques n’échappent pas aux tentatives de normalisation d’une société qui culpabilise tout débordement de notre recherche de plaisir (alcool, alimentation, jeux…).
    Il nous faudrait jouir, au sens large du terme, mais surtout sans excès. 😉
    Cet essai se propose de mettre à jour les dérives d’une récupération excessive, par la médecine et la psychiatrie, de certaines de nos conduites sexuelles, même excessives, qui ne sont en rien une maladie. Être hypersexuel ne signifie pas être déviant ou malade inéluctablement.
    Les récents cas, très médiatisés, des frasques sexuelles de personnalité, ont été l’occasion de mettre à jour cette dérive sociale. Tour à tour ont été convoqués les termes de perversion, d’addiction sexuelle ou encore de maladie mentale, qualifiant des conduites qui ne relèvent bien souvent que de l’infidélité, de besoins sexuels au-dessus de la moyenne, de perte de contrôle ou de conduites pénalement condamnables.
    Ce livre, basé sur de nombreux cas cliniques et une expérience de plus de trente ans de prise en charge des addictions, se propose de redonner à la maladie sa juste place. L’addiction sexuelle ne sert elle pas souvent de prétexte à des conduites, certes excessives, mais qui ne relèvent en vérité que de la morale, de diktats religieux ou d’une vision sociale de la normalité à une époque donnée ?
    Cette culpabilisation sociale, morale ou religieuse, de certaines de nos pratiques sexuelles, incite de nombreuses personnes à pousser la porte des addictologues ou des psychiatres, alors qu’ils ne sont en aucun cas malades.
    Mais alors, peut-on définir une sexualité « normale » ? Cet essai tente également d’en cerner les contours mouvants.
    L’auteur :
    Jean-Claude Matysiak est psychiatre, directeur médical du centre hospitalier du Littoral à Villeneuve-Saint-Georges.
    Il a publié de nombreux livres, dont Les Pathologies de l’excès (Lattès, 2006) et Le Désir malade (Lattès, 2011) avec la collaboration de Marc Valleur. Il participe régulièrement à des émissions de radio et de télévision, et est également sollicité par la presse écrite.

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