Être ou vouloir être une femme ?

2016-04-12_18h05_53
Vouloir être une femme ou penser qu’on est une femme ?

Quand on écoute le discours des gens qui se disent trans on entend quasi toujours les phrases suivantes :

« je SUIS une femme, je l’ai toujours été »

« je SUIS une femme dans un corps d’homme »

Donc il y a une conviction, celle d’être déjà une femme, conviction d’apparence délirante pour l’extérieur qui voit bien que la personne à un corps de mec et une vie de mec et qui donc ne pige pas la logique.

Je n’ai JAMAIS pensé que j’étais une femme au contraire, d’où mon problème, car si je l’étais je n’aurais aucun problème puisque j’exprime l’envie d’être une femme et non le fait de l’être déjà !

Donc je me disais que je n’étais pas trans puisque je ne pense PAS être une femme mais que je VEUX être une femme.

Cette distinction n’est pas faite dans le D.S.M. à savoir qu’il n’y a pas besoin de dire qu’on est une femme pour être trans, vouloir l’être suffit.

Mais dans ma tête ça faisait une sacrée différence et je me disais que je n’étais PAS trans car les trans niaient la réalité en se disant femme alors que moi je voulais changer la réalité en devenant femme ce qui me rendait moins dingue !

J’ai d’ailleurs lu un article en anglais sur le sujet où une personne disait avoir compris que ceux qui voulaient être des femmes n’étaient pas trans mais des fétichistes souffrant d’auto-gynéphilie et emportés par leur fantasmes sexuels.

Mais je commence à croire que la différence que je faisais et que cette personne fait est fausse.

Voici pourquoi :

Quand je vois une femme qui me plait (pour une raison ou pour une autre, le collant, les chaussures, le corps, sa façon de marcher, sa coiffure…) ET que je suis un peu dysphorique qu’est ce que je me dis ?

Que j’ai envie d’être elle, que c’est pas possible car je suis un homme et que donc je vais me tuer.

Qu’est ce que j’entends par être elle ? Entrer dans son corps comme un spectateur et vivre sa vie ? Avoir sa vie ? Avoir son visage ? Avoir son passé ? Avoir ses pensées ?

J’entends avoir son corps ou un corps similaire à savoir FEMELLE, avec des seins, une chatte, des ovaires…et pouvoir m’en servir librement.

Je n’entends pas du tout avoir son visage mais le mien légèrement féminisé afin qu’il aille avec le corps et je n’entends PAS DU TOUT changer mon esprit, même pas les souvenir de mon passé en homme.

Qu’est ce que ça signifie ?

Tou simplement que je pense que mon cerveau, à savoir ma façon de penser, de jouir, d’interagir avec le monde, de me percevoir COLLE avec un corps femelle.

Je pense donc que mon cerveau sera plus heureux de diriger un corps femelle que mon corps actuel et que je vais y gagner en changeant de corps.

Sachant que je sais ce que c’est être trans à savoir avoir un corps et un cerveau qui ne vont pas ensemble et que je sais que c’est dur à supporter si je garde mon cerveau au lieu de prendre celui de la femme dont je veux le corps c’est que je pense que le mien est au moins aussi adapté pour contrôler son corps car sinon je me retrouverais dans avec un corps femelle et un cerveau masculin ce qui ne réglerait rien !

Donc quelque part je pense que j’ai un cerveau de femme.

Si je prends en compte que pour moi être femme implique 3 choses =

un cerveau de femme = GENRE féminin
un corps de femelle = CORPS féminin
une vie sociale en femme = acceptation des autres dans le rôle femme

Et que je constate que « je VEUX être une femme » mais que je ne réclame que le 2. que dois je en conclure ?

Et bien que je pense probablement déjà avoir le 1. et que je suppose que le 3. découle des 2 autres mais que comme la vie sociale en femme est plus chiante que la vie en homme je ferais avec sans l’exiger à tout prix (je pourrais me passer du machisme par exemple !).

Donc finalement, je dis exactement la même chose que les trans qui pensent qu’ils sont des femmes mais je le dis de façon plus complexe, indirectement, peut être à cause de l’envie de rester logique et d’éviter l’étiquette « délirant ».

Mais j’ai aussi tendance à penser qu’il n’y a pas de différence entre cerveaux de femme et cerveau d’homme donc peut être que c’est signe que je ne suis pas trans ou que je veux nier la différence psychique homme/femme afin encore une fois de pouvoir m’imaginer femme malgré le corps mâle car je pense peut être que le corps entraine le cerveau s’en m’en rendre compte ?

La dernière phrase n’est pas claire je crois !

Enfin, je pense quand même qu’il y a une grande différence entre un cerveau de mec et de femme : la femme jouit en se faisant pénétrer, l’homme jouit en pénétrant (il peut accessoirement le faire en étant pénétré mais en général il aime aussi pénétrer et il adore sa bite !).

Moi je n’aime pas pénétrer et j’échangerais ma bite contre une chatte sans hésiter la moindre seconde !

Par : dragmi | Blog : Travesti, transgenre, transsexuelle
Publié le : 14.04.2016
Titre original : « Vouloir être une femme
ou penser qu’on est une femme ? »
Commentaires par : Lio de France / [DG]
Source : dragmi.wordpress.com

3 commentaires sur « Être ou vouloir être une femme ? »

  1. Je suis [un] homme, mais je me sens femme dans ma tête et mon corps. J’aime porter des vêtements de femme (strings, collants, soutien-gorges, nuisettes, mini shorts montrant des fesses bombées). J’ai une silhouette sportive (1m93 pour 88 kg), yeux verts, blanc de peau. J’ai des seins naturels ; je les nourris pour qu’ils deviennent encore plus gros et croyez moi : je suis ravi et heureux de mon corps et de ma vie. Je suis architecte de jour, j’aime la compagnie des femmes, des gays, travestis, sissy, cd, shemales. J’en ai connu au travers de mes voyages ; je me suis fiancé à deux shemales, un travesti et gays aussi. Ben voila à peu près [ce qu’il y a à savoir] de moi. J’ai 45 ans et hâte de connaitre vos commentaires.

    J’aime

  2. Bonjour,
    tout d’abord bravo et merci pour ce (très beau) site et ses articles très intéressants 🙂

    Pour ma part dans les lonnnnnngues années qui ont précédées ma transition, j’en suis arrivée à une autre façon de me définir : « Je suis femme » (et non pas « Je suis UNE femme » ou « je veux devenir une femme »).

    Cette petite nuance paraît sans doute insignifiante à prime abord mais en fait, tout au contraire, pas du tout !
    Je m’explique : en le disant ainsi, j’affirme mon identité, mon ressenti de femme en faisant fi du corps que j’ai.
    Bien sur que je ne suis pas UNE femme, penser le contraire serait en effet une pensée délirante puisque je suis née avec un corps de garçon.

    Pareillement, dire « je veux devenir une femme » sous entend également que dans l’état actuel, je ne suis ni une femme dans mon corps, ni même psychologiquement (pourquoi changer alors de sexe si c’est pour foncer la tête droit dans le mur d’une souffrance transidentaire inversée et le regretter après ?). Vouloir devenir une femme est donc d’une certaine manière un fantasme qui nécessite tout autre chose qu’une transition immédiate mais sans doute un temps de réflexion supplémentaire en se posant les bonnes questions sur soi même.

    Par contre le « je suis femme », affirme mon identité et mon ressenti féminin, me laissant libre de recourir ou non à une transition, à une chirurgie ou non, etc…
    Je n’ai pas « la conviction d’être une femme » mais donc plutôt de me ressentir femme.

    Pour ma part je suis allée au bout (hormonothérapie, chirurgie) et j’en suis très heureuse et enfin épanouie.
    Si j’ai choisi la totale, c’est parce que mon identité intérieure était suffisemment forte est basée pour sentir cette nécessité de l’exprimer socialement à l’extérieur. D’ailleurs je pense que la souffrance identitaire est le résultat d’une non expression sociale de soi (à travers le corps, le vestimentaire, etc…) de la m^me façon que n’importe qui puisse souffrir si on l’empêche de s’exprimer (interdiction de parler, obligation de s’habiller comme il/elle ne lui convient pas, etc…).
    Je pense que l’interdit social crée cette frustration et souffrance, qui grandit au fil des années jusqu’à en arriver jusqu’à un dégoût de son propre corps.
    Alors, du coup, question : s’il m’avait été permise de vivre socialement qui j’étais au fond de moi (donc d’exprimer librement mon identité), serais je aller jusqu’à l’opération chirurgicale ?
    Question ouverte, je n’en sais rien du tout !

    J’aime

Laisser un commentaire